Le président du Pérou par intérim Manuel Merino a annoncé sa démission lors d’une allocution télévisée le 15 novembre, 5 jours après son entrée en fonction qui avait provoqué des manifestations violentes à travers le pays (cf. nos précédentes alertes).

Cette annonce intervient au lendemain d’une violente répression des manifestations exigeant sa destitution et qui ont fait au moins 2 personnes tuées à Lima. Après ses violences, 11 ministres ont aussi annoncé leur démission.

De nouvelles mobilisations ont eu lieu le 15 novembre sur les places du centre de Lima. Des violences ont éclaté lorsque des manifestants ont jeté des pierres et tiré des mortiers d’artifice contre les forces de sécurité, qui ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes.

Un rassemblement en hommage aux 2 manifestants tués le 14 novembre en marge de la répression policière ont eu lieu dans la soirée du 15 novembre sur la plaza San Martin, dans le parque Keneddy à Miraflores.

Selon le coordinateur national des droits de l’Homme, 102 personnes ont été blessées et une quarantaine sont portées disparues. Le ministère de la Santé a fait état de 63 personnes hospitalisées, dont 9 auraient été blessées par balle.

Par ailleurs, dans un message d’alerte en date du 15 novembre, les autorités diplomatiques américaines ont mis en garde contre une poursuite des manifestations dans la capitale et à travers le Pérou et contre l’incertitude politique qui plane désormais sur le pays. Washington indique également que les mobilisations pourraient devenir de plus en plus fréquentes.

Le Congrès péruvien a voté ce 15 novembre pour désigner le successeur de Manuel Merino, sans que la majorité ait été obtenue.

Nous rappelons que Manuel Merino avait pris la présidence le 10 novembre après la destitution du président Martin Vizcarra, accusé de corruption. Une partie de la population péruvienne rejetée la destitution de l’ancien président.

Compte tenu du contexte d’incertitude politique dans lequel se trouve le Pérou, une poursuite des manifestations est à anticiper au cours des prochains jours et il convient de se tenir informer de l’évolution de la situation en raison d’un risque de violences socio-politiques.

Il est recommandé de se tenir à l’écart de tout rassemblement ou mouvement de foule. Des débordements ne sont pas exclus en cas d’intervention de la police.

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