Dans un communiqué publié le 13 novembre, l’Etat-Major des Forces armées royales marocaines (FAR) a rapporté des membres du Polisario auraient ouvert le feu sur des soldats marocains qui ont riposté pendant l’opération militaire marocaine dans le Sahara occidental. Aucun bilan humain n’a été enregistré. D’après la même source, l’opération militaire marocaine faisait suite au blocage par des miliciens du Polisario de l’axe routier reliant le Maroc à la Mauritanie. Les miliciens du Polisario auraient pris la fuite vers le sud et l’est. Le passage de Guergarate serait désormais sécurisé, « assurant le flux des biens et des personnes à travers le passage entre les 2 postes frontaliers ».
Le trafic routier entre le Sahara occidental et la Mauritanie a repris le 14 novembre, d’après l’agence officielle marocaine (MAP). La réouverture de la frontière a été confirmée par des sources sécuritaires mauritanienne et marocaine.
Le Polisario a affirmé de son côté que l’opération est « une agression » et que « la guerre a commencé ».
Les indépendantistes soutiennent que les combats se poursuivent toujours et que le « cessez-le-feu appartient au passé », selon des propos du ministre de la Défense sahraoui à l’agence de presse officielle algérienne (APS). Celui-ci a également assuré que « l’Armée de libération sahraouie avait remporté des victoires importantes et causé des pertes humaines et matérielles à l’occupant marocain ». Un communiqué du ministère de la Défense sahraouie a aussi rapporté que « les zones de Mahbès et Guergerat avaient été ciblées par des tirs d’obus et de mitrailleuses ». Le 13 novembre, le même ministère avait fait état « d’attaques massives » le long du mur de défense marocain dans les régions de Mahbès, Haouza, Aousserd et Farsia, qui auraient provoqué « d’importants dégâts humains et matériels du côté marocain ». Le secrétaire général du Polisario et président de la République autoproclamée de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a déclaré « l’état de guerre » et décrété « la reprise des actions armées pour protéger les droits inaliénable du peuple sahraouie ».
Un autre dirigeant de la RASD a rapporté le 15 novembre que le Polisario avait appelé des « milliers de volontaires » à rejoindre les forces armées du mouvement indépendantiste du Front Polisario.
Nous rappelons que le Front Polisario avait annoncé le 13 novembre la fin du cessez-le-feu conclu en 1991 sous l’égide de l’ONU dans le territoire disputé du Sahara occidental. Cette déclaration avait fait suite à une opération militaire lancée par le Maroc dans la nuit du 12 au 13 novembre dans la zone tampon de Guerguerat, près de la Mauritanie. D’après les autorités marocaines, cette intervention avait pour but de « mettre un terme à la situation de blocage » dans la zone, où « le Polisario et ses milices » se seraient introduits le 21 octobre et auraient « mené des actes de banditisme, bloqué la circulation et harcelé continuellement des observateurs militaires de la MINURSO », Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental. Près de 200 routiers seraient bloqués depuis cette date au poste-frontière de Guerguerat (cf. nos précédentes alertes).
Compte tenu de ces dernières déclarations et de la volatilité de la situation, une exacerbation des tensions est à prévoir au cours des prochains jours et des violences ne sont pas à exclure, bien qu’une reprise des combats à court terme demeure pour l’heure peu probable. Il convient de suivre l’évolution de la situation.
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