De source gouvernementale, des tirs de roquette attribués au Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF) ont touché dans la nuit du 13 au 14 novembre les aéroports de Gondar et Baher Dar dans la région Amhara. Selon des informations non confirmées pour l’heure, des échanges de coups de feu auraient également suivi les déflagrations.
Tout en confirmant des dégâts, le gouvernement éthiopien n’a pas communiqué de bilan humain suite aux incidents. Une source médicale à Gondar a fait état de 2 militaires tués et 15 autres blessés. Aucune information n’a en revanche été divulguée concernant l’attaque contre Baher Dar.
Un porte-parole du TPLF a indiqué que ces aéroports étaient des cibles légitimes dans la mesure où des avions de combat de l’armée éthiopienne y étaient stationnés.
Ces nouveaux incidents confirment les capacités opérationnelles du TPLF et les craintes de débordement du conflit au Tigré vers les régions voisines (cf. nos précédentes alertes), avec pour toile de fond une possible recrudescence des tensions interethniques entre Ahmara et Tigréens. Une intensification des hostilités au Tigré est également à court terme suite à ces incidents.
En outre, selon des informations relayées par l’ONG Amnesty International le 12 novembre, un massacre de civil perpétré par des forces loyales au TPLF aurait pris place le 9 novembre dans le village de Mai-Kadra (région du Tigré). L’Organisation des Nations unies (ONU) a condamné un « possible crime de guerre » et a demandé un plein accès « humanitaire » à la région du Tigré. Pour rappel, près de 11 000 Ethiopiens ont franchi la frontière avec le Soudan pour fuir les combats, de source gouvernementale soudanaise.
Le 12 novembre, le Premier ministre Abiy Ahmed avait également salué la « libération » du Tigré occidental et de la capitale régionale Mekele (Est de la région). De son côté, des médias proches du TPLF ont indiqué avoir capturé 10 000 soldats éthiopiens et avoir libéré plusieurs villes aux mains du pouvoir. La vérification de ces informations est difficile en raison du blackout sur les communications à l’œuvre dans la région.
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