Le Conseil constitutionnel a validé le 9 novembre la réélection controversée du président Alassane Ouattara à un 3e mandat, élu au premier tour de l’élection présidentielle du 31 octobre avec 94,27% des voix.

L’opposition avait boycotté le scrutin et empêché la tenue du vote dans près de 5 000 bureaux, soit environ 1,5 million d’inscrits, qui n’ont pas été inclus dans le corps électoral. Le Conseil constitutionnel a indiqué n’avoir relevé aucune « grave irrégularité » et que la participation s’est élevée à 53,90%. Quant à elle, l’opposition estime que celle-ci était de « 8% ou moins ».

Depuis le scrutin, le président Alassane Ouattara a adopté une attitude ferme envers ses opposants, qui ont pour la plupart été arrêtés ou assignés à résidence. L’initiative du Conseil national de transition (CNT) dirigé par l’ancien président et opposant Henri Konan Bédié semble être vouée à l’échec, selon plusieurs analystes ivoiriens, qui indiquent néanmoins que des négociations en coulisse ont été ouvertes entre le pouvoir et l’opposition. Quant à lui, Guillaume Soro semble s’être discrédité suite à son récent appel à l’insurrection armée qui n’a été suivi d’aucun effet.

De nouvelles manifestations violentes ont été rapportées depuis la matinée du 9 novembre dans plusieurs centres urbains, dont Yamoussoukro et Abidjan, où des heurts entre protestataires et forces de sécurité ont été enregistrés à Yopougon.

De nouvelles mobilisations d’opposition sont également susceptibles de se tenir au cours des prochains jours dans les fiefs de l’opposition à Bongouanou, Daoukro, Divo, Gagnoa et Bonoua.

Pour rappel, les secteurs traditionnels de rassemblement à Abidjan sont : le quartier d’affaires du Plateau, Yopougon, Riviera, Cocody, ainsi que les sièges de la Commission électorale indépendante (CEI) et du Conseil constitutionnel. Dans ce contexte de crise post-électorale, les manifestations sont régulièrement accompagnées de blocages routiers et de violences avec les forces de sécurité. Pour rappel,  au moins 14 personnes ont péri lors de violences depuis le scrutin du 31 octobre.

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